Le 22 mai prochain, les Martiniquais fêteront le 169ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage.
Le 27 Avril 1848, sur proposition du sous-secrétaire d’état Victor Schoelcher, le décret d’abolition définitive de l’esclavage est signé à Paris. Mais, avant même son arrivée sur l’île, les esclaves Martiniquais se révoltent. Ils obtiennent du gouverneur Louis de Rostoland l’abolition de l’esclavage dès le 22 mai 1848.
Chaque année, les Martiniquais commémorent cette date qui marqua la fin de la traite négrière sur l’île. C’est d’ailleurs un jour férié au même titre que le 1er et le 8 mai.
Lorsque l’on visite la Martinique, on croise inévitablement des vestiges de cette période. On y trouve également des lieux de mémoire. Je vous propose d’en découvrir quelques-uns à travers cet article.
La savane des esclaves
La Savane des Esclaves est située sur la commune des Trois-Ilets, quartier La Ferme, sur un site en pleine campagne. Le martiniquais Gilbert Larose a reconstruit au sein de ce parc de 2 hectares, un village comme au temps de l’esclavage.
Les ruines du château Dubuc
Le château Dubuc fut construit en 1721 par la famille Dubuc. Ses ruines sont classées monument historique depuis 1991. Elles se trouvent sur la réserve naturelle de la Caravelle donc sur la commue de Trinité.
Cette grosse exploitation sucrière du XVIIIe siècle, fut également un lieu de passage pour nombreux trafics des marchandises et d’esclaves. Elle fut dévastée par le passage d’un cyclone en 1766. Ce qui conduisit ses propriétaires à l’abandonner.
Il s’agit d’un des monuments les plus visités de Martinique. Les visiteurs peuvent y découvrir les ruines de la maison de maître, quelques cachots d’esclaves et les enclos du domaine. Ils peuvent en plus bénéficier d’une vue imprenable sur la baie des trésors.
Le mémorial CAP 110
Le Mémorial Cap 110 est situé à l’Anse Cafard sur la commune du Diamant.
Ces sculptures représentent un ensemble de quinze bustes orientées au cap 110 (est-sud-est), en direction de l’Afrique et du golfe de Guinée, d’où leur nom. Elles représentent des personnages affligés, disposés de manière serrée, en triangle. Elles sont identiques, avec le visage accablé, les yeux baissés vers la terre et la mer. L’artiste a ainsi voulu faire référence à la foule des victimes anonymes de l’esclavage.
Leur concepteur est l’artiste martiniquais Laurent Valère. Il les a réalisées en 1998 à l’occasion du 150ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage.
La Maison de la canne
La Maison de la canne est un musée situé dans la commune de Trois-Îlets.
Elle a été crée en 1987, dans les murs de l’ancienne distillerie de Vatable. Vous y découvrirez l’histoire de l’économie sucrière à l’époque de l’esclavage, notamment :
- le fonctionnement des premières habitations esclavagistes,
- les procédés de fabrication du sucre et du rhum,
- les instruments et machines utilisés à diverses époques,
- et la vie quotidienne des esclaves sur les plantations
L’Habitation Clément
À la Martinique, on appelle « habitation » un domaine agricole avec ses plantations, sa maison de maître, et ses bâtiments d’exploitation. On y retrouve aussi des cases abritant les esclaves constituant la main d’oeuvre travaillant dans les champs de canne à sucre ou de café.
Plusieurs domaines de ce type sont ouverts à la visite en Martinique. Mais l’Habitation Clément est probablement la plus représentative du mode de vie et des activités qui étaient à l’époque associées à la culture de la canne et à la fabrication du rhum.
Cette très belle maison de maître située sur la commune du François a été transformée en musée et est classée monument historique.
La visite de ce lieu est l’occasion d’une immersion dans la vie quotidienne d’une habitation au XIXème. On y découvre l’architecture et le mobilier de l’époque.